« Ça fait plusieurs années que je passe mes vacances à Saint-Cyprien, et jamais je n’en avais soupçonné l’existence. Un camp de concentration sur la plage, qui pouvait l’imaginer ? Aucune trace visible, personne ne me l’avait signalé jusqu’à maintenant, jusqu’à cette exposition des œuvres de Carl Rabus au Centre d’Art Contemporain ».
Et pourtant, ne sentez-vous pas ce parfum des années 30 qui flotte dans l’air de Saint-Cyprien actuellement ? Une odeur, une impression ou une mémoire qui nous rend mal à aise par moments et qui résonne étrangement au profond de nous-mêmes…en France et dans toute l’Europe. Empreintes du passé, un passé souvent occulté par les autorités. Pensez ! Ce sont les gouvernements français ou belge de l’époque qui orchestraient l’internement des réfugiés espagnols ou des juifs allemands comme Carl Rabus, difficile de se souvenir officiellement, gênant, très gênant ! il y aurait comme un malaise à regarder la vérité en face.
Et nous sommes gré aux éditions Trabucaire, puis à Mare Nostrum, d’avoir rompu ce mur de silence en publiant les premiers ouvrages sur les camps de concentration des Pyrénées Orientales et du littoral. Un regard croisé sur Joseph Franch Clapers (interné 11 mois à Saint-Cyprien puis Gurs en 1939) et Félix Nussbaum (interné à Saint-Cyprien en 1940) avec une table ronde sur « l’internement et la création » qui s’est tenue samedi 4 juin à la médiathèque. Quelques moments d’exception et d’émotion animés par Roberto Forniés Alaiz qui a rencontré Franch Clapers et Nathalie Hazan Brunet, commissaire de l'exposition Nussbaum au Musées d’Art et d’Histoire du Judaïsme à Paris.
En clôture de l’exposition « Empreintes du passé » ce samedi 11 juin à 19h30 au centre d’Art Contemporain, la chorale Tutti Canti vous fera découvrir des œuvres qu’appréciait Carl Rabus avec au programme, bien entendu, Jean Sébastien Bach. Le dernier jour d’une exposition autour de Carl Rabus .
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