samedi 15 janvier 2011

Indignés

Le petit ouvrage de Stéphane Hessel, Indignez-vous !, où l'auteur appelle à une "insurrection pacifique" contre les dérèglements et les injustices de notre société, a conquis près de 500 000 lecteurs en trois mois.
Le Monde a demandé à vingt-huit personnalités les raisons de leur colère. En voici quelques extraits.


"Les mensonges des banquiers", par Katherine Pancol, écrivain

Récemment, rien ne m'a plus indigné plus que ce que montre le documentaire Inside Job. D'une façon pas du tout racoleuse, pas du tout à la Michael Moore, le réalisateur met au jour les mensonges des grands banquiers, leur complicité avec de grands universitaires et la corruption des gouvernements.

Le pire, c'est qu'à la fin tous ces gens, qui auraient dû être pénalisés pour les dégâts économiques et sociaux dont ils sont responsables, gardent leur maisons et leurs appartements sur la 5e Avenue à New York, et que ce sont les mêmes qui gravitent autour d'Obama aujourd'hui. Ce film, c'est une petite bombe à explosion.


"Une époque Marie-Antoinette", par Cédric Klapisch, cinéaste

Cette année, ce qui m'a révolté, c'est la dérive autiste du gouvernement. Eric Woerth personnalise assez bien ce nouveau tempérament. On connaissait la droite patriarcale et faussement concernée par la fracture sociale, la droite "droit dans ses bottes", autoritaire et assez peu douée pour le dialogue social. Toutes deux manifestaient malgré tout une certaine bienveillance gaulliste. Le peuple était manipulé mais avec une sorte de respect ou de fausse complicité.

Avec Eric Woerth, on redécouvre une époque Marie-Antoinette, le dialogue social est un dialogue de sourds assumé. Les problèmes, au fond, on ne cherche plus à les résoudre. Il faut juste attendre la date et passer par-dessus l'avis des autres.

Eric Woerth était empêtré dans le conflit sur les retraites, pilonné par les médias qui lui découvraient peu à peu une batterie de casseroles peu glorieuses. Affaire Bettencourt, conflits d'intérêts, gestion douteuse de l'argent public… Lui, gardait le sourire. Pris pour cible, offusqué, il finit par conclure : "Il n'y a pas d'affaire Woerth !" S'il nous le dit… La justice n'est plus nécessaire, Eric sait ce qui est bon.

Mensonges ? Langue de bois ? Inconscience ? Bêtise profonde ? Non, c'est pire. C'est le déni, la réalité n'existe plus. Seul l'exercice du pouvoir intéresse pour lui-même. Le peuple doit se taire. Le cynisme et l'autisme règnent...LeMonde




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