lundi 24 janvier 2011

Vu de St-Cyp...


La dernière chance de l'Europe

Le scénario Attila...
...avec la récession et avec les nouveaux trous béants dans les banques, partiellement creusés par le financement très rentable –mais très risqué– des dettes publiques. Après la Grèce et l’Irlande, viendra le tour du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie, de la Belgique. Et même, disent certains, de plus en plus ouvertement, de la France. Avant même que ne vienne le tour de l’Allemagne, dont le système bancaire est d’une extrême fragilité, la démographie catastrophique, et l’appareil industriel totalement dépendant d’exportations de plus en plus incertaines.

En apparence, pas de raison de s’inquiéter: les dirigeants européens, dans leur grande sagesse, ont créé pour y parer un Fonds de Stabilisation, qui doit emprunter plus de 700 milliards, avec l’appui du FMI.

En réalité, ce Fonds ne suffira pas à colmater ces brèches, car il souffre de deux défauts congénitaux. D’une part, la garantie donnée par les pays à ce Fonds pour qu’il emprunte est commune mais non solidaire; ce qui veut dire que si un pays de l’Union ne peut assurer sa part de garantie, les autres ne s’y substituent pas: le Fonds se réduit donc quand un des pays qui le financent devient demandeur de ses ressources. D’autre part, en annonçant un montant limité, aussi élevé soit-il, le fonds donne aux spéculateurs les clés d’une victoire: il leur suffit de parier sur l’effondrement de l’euro plutôt que sur l'épuisement des ressources du fonds pour que celui-ci soit condamné à s’effondrer.

Ce qu'il va se passer

Le scénario des mois, des années, à venir peut alors être raconté sans beaucoup de risque de se tromper.

Chacun des pays menacés fera d’abord l’impossible pour éviter la catastrophe en mettant en place des programmes d’austérité. Lorsqu’ils comprendront que cela déclenche la colère des salariés, victimes des turpitudes des banques, sans pour autant suffire à convaincre les préteurs, et moins encore les spéculateurs, les nations essaieront de faire baisser les taux d’intérêt qu’ils paient à leurs créanciers par quelques astuces douteuses, comme faire acheter sa dette nationale par leurs compagnies d’assurance et fonds de pension. Face aux moyens illimités de la spéculation, cela ne suffira pas; tous ces pays les uns après les autres feront défaut d’une façon ou d’une autre. En reportant les échéances. En imposant une retenue à la source sur les intérêts versés aux créanciers. En ne payant pas leur dette.

Les banques elles-mêmes, qu’il s’agissait au départ de sauver, seront enfin mises à contribution et finiront par tomber, comme toutes les autres institutions financières (fonds de pension, compagnies d’assurances) ayant financé une dette publique dévalorisée. Les déposants, les retraités, les salariés seront alors les victimes concrètes de ce désastre. Les banques seront nationalisées; mais si tard qu’on ne nationalisera que des pertes. Et si la Banque centrale européenne tente de l’empêcher en émettant de la monnaie à l’infini, c’est l’euro qui s’effondrera, précipitant les événements précédemment décrits.

Ce qu'il faudrait faire

Pourtant, une telle situation peut encore aisément être évitée...Slate


autre vue intéressante

charles Dereeper

..."pour moi, l’Allemagne a misé sur l’euro pour éviter d’avoir un deutsche mark qui s’apprécie trop, ce qui au final, lui permettait de développer une machine de guerre à l’échelle mondiale pour les exportations : elle a fait donc le pari que le mauvais comportement de ses partenaires perdureraient, pour son plus gros bénéfice.

En face, la France, l’Italie et l’Espagne sont les principaux partenaires de l’Allemagne, import et export. Leurs intérêts étaient donc d’aider l’Allemagne à disposer d’une devise affaiblie pour qu’elle cartonne à l’international à leur place. La France, l’Italie et l’Espagne ont misé sur les retombées d’une Allemagne conquérante du monde, en tant que fournisseur. Ces pays se sont divisés le travail.

La stratégie n’a que trop bien fonctionné. D’un côté, la France, l’Italie et l’Espagne étaient certaines de devoir dévaluer. Ces trois pays sont totalement inadaptés à la survie dans la mondialisation. En s’adossant à l’Allemagne, ils se sont offerts une devise plus stable et plus forte, ce qui a permis de masquer leurs lacunes structurelles.

Mais, de l’autre, l’Allemagne a respecté la loi de Pareto en dominant totalement l’Europe au niveau économique dans les échanges. J’ignore si les constructeurs de l’euro ont sous estimé ou non ce process naturel. A mon avis, c’est surtout là qu’ils ont merdé. Ils ont sous estimé la canibalisation inévitable de l’Allemagne sur les autres protagonistes. C'est trop contraire à la manière de penser des députés et autres têtes à claque qui nous dirigent...

Au final, la variable d’ajustement est le déficit budgétaire entre les pays européens. Tous ces pays ont intérêt à continuer la musique...L'euro est planifié pour être dévalué


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